Des nouvelles de nos lauréats: Arthur Hnatek est l’invité de Valentin Liechti au Cully Jazz Festival

Tout est dans le rythme

En ce premier samedi soir du Cully Jazz Festival, la scène du THBBC, le caveau le plus prisé de la manifestation, ressemble à un magasin d’instruments. Synthétiseurs, guitare, basse ainsi qu’un véritable labyrinthe de câbles, prises multiples jonchent le sol. De chaque côté de la scène, une batterie, au milieu un sampler. Une scénographie qui correspond magnifiquement à l’esprit du lieu, une cave avec de la tôle ondulée en guise de fond de scène et un sol recouvert de vieux tapis. Suite à la prestation éblouissante de Arthur Hnatek à la première édition de Show-me en octobre dernier, nous sommes venus découvrir le projet Mango, Peaches and Lime ou la rencontre des trois batteurs helvétiques Valentin Liechti, Domi Chansorn et Arthur Hnatek,. L’ambiance se pose petit à petit de textures sonores en rythmes hypnotiques. Progressivement, le public est happé dans cet univers hybride et intense. Les morceaux ou plutôt les mouvements s’enchaînent sans interruption. Les trois protagonistes restant ultra concentrés, mentalement connectés. Même si et surtout si leur approche reste libre. Elle permet ainsi de happer en son sein le sax Francesco Geminiani passé par là plus ou moins par hasard.

Domi Chansorn

Valentin Liechti

Arthur Hnatek, lauréat de l’édition Show-me 2018

 

Le lendemain, assis face au lac Léman et aux montagnes encore enneigées, Valentin Liecthi, l’instigateur du projet s’explique : « Les batteurs sont toujours ou presque des accompagnateurs. Lorsqu’on m’a proposé cette carte blanche, j’ai immédiatement eu envie de faire quelque chose avec d’autres batteurs qui avaient eux-mêmes des projets solo. J’ai préparé quelques compos. J’avais besoin de me rassurer car c’était la première fois que je jouais de guitare et du chant en leader. Au final, on n’a pas du tout suivi les compositions que j’avais prévues même si certains thèmes réapparaissaient par ci par là. ».  Grâce au vocabulaire jazz que les trois protagonistes connaissent sur le bout des doigts, la conversation fut fluide et n’est pas tombée dans l’écueil de la surenchère ou de la démonstration technique « C’est possible de jouer de la sorte car on se connaît depuis très longtemps. On a confiance dans le moment, dans les autres. Cela n’a rien à voir avec une jam d’un soir avec des inconnus » reprend Arthur Hnatek. Possible aussi grâce à cette fascination pour les musiques électroniques que les trois amis partagent. « En commençant à m’intéresser à ces musiques, je me suis rendu compte que la scène des DJ était aussi pointue que la scène du jazz et autant connectée avec l’histoire de la musique. Plus c’est minimal, plus c’est poussé.  Et bien sûr cette musique permet l’utilisation de textures qui ne sont pas forcément possibles avec des instruments acoustiques ».

Les trois amis ont encore trois soirs (du jeudi 11 au samedi 13), à raison de trois sets par soir (à 21,00, 22.00 et 23.00) pour expérimenter et peaufiner leur approche. Ne les manquez pas !

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